Vous conaissez l'histoire du nuage noir mangeur d'enfants? Non? - Horatio Nielsen (FINI)

Horatio... Il est bizarre non? C'est un jeune homme plutôt renfermé sur lui-même et aussi un très grand rêveur. Voilà, en deux mots, enfin, deux phrases comment on pourrait vous l'introduire.
Mais, il n'est pas un rêveur au sens lyrique et romanesque du terme. Il n'a rien du héros romantique, les cheveux au vent et le regard évasif... Ce serait plutôt le rat de bibliothèque assis les genoux remontés sous le menton dans un coin de sa chambre, en train de lire un bouquin plutôt louche avec des étincelles inquiétantes au fond des yeux.
Donc, Horatio plane à trois mille et a des lectures plutôt glauques. Il possède une culture assez inégalée sur le Aluksen Enkelit pour ce qui est de la littérature fantastique du XIXème siècle : E.T.A. Hoffmann, Edgar Allan Poe, Théophile Gautier pour citer ses dieux de la littérature. Mais ce n'est pas ce qui nous intéresse au plus haut point pour le moment, parlons plutôt de comment notre jeune ténébreux un peu glauque se débrouille en société.
Tout d’abord, il est connu pour ses lectures un peu marginales, et il agrémentera avec grand plaisir vos soirées, chers amateurs d'occulte, de ses histoires terrifiantes. Il en connaît pleins, oh oui, et rien ne lui fait plus plaisir de partager sa passion. Malheureusement, ce genre de choses n'est pas vraiment le lot de tout un chacun... Ce qu'il pardonne facilement et s'excuse quand il ne se rend compte qu'il n'est pas rassurant -mais justement, il ne le conçoit pas toujours...-. Par contre, ne faites pas trop mine de vous intéresser de trop près à tout ce petit monde effrayant, quand Horatio est lancé, il devient un vrai moulin a paroles trop enthousiaste et un peu insupportable... Un vrai contraste avec sa personnalité habituelle, ou il se trouve qu'il est plutôt réservé et discret. Autre paradoxe : le marine a beau aimer ses contes plus louches les uns que les autres, cela ne l'empêche pas d'être un peu trouillard sur les bords. Passer des heures dans un salle plongée dans le noir complet avec des fantômes ne lui fera pas peur, mais il est plutôt parfois peu sûr de lui et est un peu effrayé des responsabilités.
Mais alors, que fait ce grand gaillard rêveur au sein des marine, si travailleurs et efficaces? Eh bien, Horatio affecte beaucoup le ciel... Lieu de nombreux mythes. Les dieux n'habitent-ils pas le ciel? Et les îles volantes, vous en avez entendu parler? Tout ça ne signifie pas que le jeune homme est fort efficace dans son travail, il a plutôt une réputation de tire-au-flanc, et oublie souvent ses devoirs au profit de son chapitre qu'il n'a pas encore fini. C'est un petit surdoué dans ce domaine, plutôt brillant dans ses études, il a pu rejoindre l'équipage de l'Aluksen Enkelit dont l'entrée était plutôt sélective. Modeste, vous ne le verrez cependant jamais s'en vanter.

Si vous avez lu les quelques lignes écrites plus haut, vous avez pu découvrir que Horatio n'est pas des personnes les plus facilement abordables. Et son physique va de pair avec ses passe-temps. C'est un grand brun, au regard sombre, un peu ténébreux, pas spécialement beau. Il ne sourit pas souvent, mais ce n'est pas signe de tristesse ou de frustration permanente. Il sait très bien sourire mais oublie souvent cette fonction du visage, il semble toujours plongé dans ses réflexions... En mode concentration, les sourcils froncés, il peut faire un peu peur, voire paraître un peu louche quand il se met parfois à parler à très bas ton, de sa voix aux intonations graves.
Horatio a beau être ténébreux, son physique est aussi fait pour coller a son emploi sur le bateau... Il est plutôt bien bâti bien qu'il soit plus mince que large. Mais mis à part sa grande taille, dépassant bien le mètre quatre-vingt dix, il n'est pas le genre de personne qui joue à se faire remarquer.

Horatio n'a pas eu une vie extraordinaire, jusqu'à maintenant. Né l’aîné dans une famille de trois enfants de roturiers en province du Danemark, loin de sa capitale, Copenhague. C'était un enfant calme, plutôt bon à l'école, il se démarquait plus spécialement en littérature... mais il aimait aussi beaucoup la physique. Oups. J'ai peut-être oublié de préciser une chose assez importante : l'école était naguère réservée aux riches enfants. Mais dans le village d'Horatio il y avait une brave jeune femme, Julianne Eriksen. Malgré sa petite trentaine d'année, elle avait énormément lu et était d'une intelligence rare. Venant d'une famille riche qu'elle avait préféré fuir pour le calme de la campagne, semblerait-il à cause d'une histoire de mariage forcé, disaient les villageois. Il y avait beaucoup d'histoires qui courraient à propos de Julia. Oh, aucune de mauvaises, bien évidemment, elle était considérée par les plus pieux comme une déesse du savoir. Dans tous les cas, elle avait, par elle-même monté une petite école et enseignait aux enfants des savoirs basiques, allant jusqu'à des choses plus approfondies pour les plus âgés. Dans ce dernier groupe, il y avait donc Horatio. Il adorait les cours de Mademoiselle Eriksen et lui posait beaucoup de questions, ses parents étaient heureux de le voir si loquace avec cette dame, lui qui d'habitude n'était pas vraiment causant. Son intérêt grandissant vite fit que le savoir de Julianne, vaste mais pas inépuisable finit par manquer. Cette dernière suggéra aux parents du jeune homme, maintenant âgé de 17 ans, de faire en sorte qu'il continue d'exploiter ce potentiel qui ne demandait qu'à être exploité.

Les parents hésitèrent, ils n'avaient pas beaucoup d'argent et leurs deux autres enfants plus jeunes, Orson et Krista demandaient aussi de nombreuses dépenses. Ils auraient adoré que leur aîné puisse étudier en montant vers la grande ville, mais leur budget ne leur permettait pas. Alors, l’institutrice du village eut de nouveau un élan de générosité. Elle leur dévoila qu'elle avait de grandes économies, volées de sa famille lorsqu'elle avait fugué. Ces derniers ne lui serviraient probablement plus. Avec beaucoup de gêne et une reconnaissance immense, la famille Nielsen finit par accepter la proposition de leur bonne amie. Cette dernière souhaitait toute la réussite du monde à son élève.
Ainsi, à ses 18 ans, Horatio entama après des au revoir chagrinants sa route vers Copenhague. Découvrant enfin la capitale, il fut de suite captivé par la grande cité, bien que l'adaptation ne fut pas facile. L'université avait beau être un lieu du savoir, elle avait son lot de personnes peu fréquentables. Et le jeune homme tomba sur un type pas vraiment régulier, du nom de Lars Svenson. Encore bien naïf de toutes les vicissitudes citadines, le grand brun suivi son nouvel ami curieux de découvrir de nouvelles choses. La drogue, le sexe, les dessous de table, bref, les bas-fonds. Voilà ce qu'il y avait de si passionnant pour son camarade. Bien que Horatio mena une existence de débauché les deux premiers mois après son arrivée, ce ne fut pas que des mauvaises choses qu'il apprit alors... C'est aussi à ce moment qu'il fit la rencontre de la forme de littérature qu'il affectionne énormément aujourd'hui. Les histoires plutôt noires du genre fantastique. C'est une jeune femme, Rosie Hernzt qui lui fit découvrir ces livres. A l'époque, ils ont été amants. Une nuit, Horatio l'avait accompagnée jusqu'à sa chambre, et finalement, il s'était laissé entrainer dans ce domaine, goûtant à la douceur de son corps, du parfum enivrant de ses cheveux et de ses draps. Pendant que sa compagne dormait, il se leva et parcouru la bibliothèque. Le matin, elle le surprit plongé dans un de ses livres. Horatio lisait déjà beaucoup avant ce jour-là, mais ce style d'histoires effrayantes devint des plus importants dans sa vie. Aussi, il délaissait ses amis du moment pour lire, Rosie fut lassée de lui, et s'en suit de la lassitude de Lars et des autres également. A vrai dire, ils commençaient à trouver leur compagnon l'asperge de plus en plus bizarre, enfermé dans son monde de bouquins glauques...

Voyons le bon côté des choses, ce dernier événement permit à Horatio de regagner bien plus sérieusement les bancs de l'Université. Il se plongea dans ses études de manière intensive, plusieurs années durant, avec quelques petits boulots pour amasser l'argent. Il rendit une fois visite à sa famille, un peu avant ses vingt ans. Puis quand il retourna en ville, il eut vent de ce grand objet volant... L'Aluksen Enkelit. Ce dernier recrutait son équipage. Un bateau qui volait... Cela était digne des plus belles histoires, et l'aviation et la navigation était un des domaines intéressants que Horatio avait pu aborder durant ses études, bien qu'il soit bien plus investi en théorie qu'en pratique, ses connaissances pourraient certainement être utiles. Il tenta donc sa chance... Il voulait sa place à bord du bateau. Il envoya alors une lettre à sa famille, annonçant ses projets et leur promettant qu'il parviendrait à les faire monter à bord un jour. Il ne savait pas quand ils les reverraient, ses parents, Orson et Kista, et aussi sa chère institutrice, Julianne. Cela l’attristait beaucoup, mais il ne résistait à l'appel de cette croisière aux atours si séduisants et oniriques.
Grâce à sa grande culture et ses rudiments en manœuvre, Horatio réussit à embarquer à bord du navire. Il emporta dans ses bagages uniquement des livres, et quelques carnets dans lesquels il avait pris l'habitude d'écrire. Aussi, chacune de ses journées seraient inscrites dans ces journaux. Au fond de lui, il espérait que Aluksen Enkelit croiserait un jour une vile volante, ou atteindrait les sommets ou vivent les dieux. On ne pouvait pas l'empêcher de rêver un peu!