Gabriel Nightingal, Première rêveuse au monde.(terminé)

Ahem! On est obligé de répondre à cette question? Bon d'accord. Alors, je ne pense pas être difficile à vivre. Après tout je n'ose pas trop me mettre en avant. Mais j'ai un gros défaut: je ne sais pas faire attention aux autres. Etant tout le temps dans la lune, je n'écoute pas tellement les conversations qui se font autour de moi. Ce qui explique que je fasse de très grosse bourdes. Par exemple si quelqu'un a perdu son père, je suis très bien capable de lui demander comment il va. Ah oui et le fait d'être dans mes pensées me rend très maladroite. Très très maladroite. S'il y a de la casse vous pouvez être sûr que je suis dans les parages. Sinon quand je descends sur Terre je peux être agréable et même marrante, bien que je ne sois pas connu pour mon sens de l'humour. Et envers mes amis je suis d'une loyauté sans faille. Bon, encore faut-il être mon ami, parce qu'avec mon regard indifférent, je dois bien avouer que je ne suis pas la personne avec qui on a envie de se lier d'amitié. Mais si on n'est pas mon ami, eh bien je suis indifférente à ce qui lui arrive. Par contre, il faut que la personne en face de moi fasse attention à moi. Ce qui est très contradictoire. J'essaye quand même de m'améliorer à ce niveau. Mais une chose est sûre, je suis très rancunière alors même si c'est difficile, gare à celui qui me met en colère.

Mmmh... Comment est-ce que je suis? Disons que je ne pense pas être très moche. Enfin, je n'ai pas de verrue et des poils partout sur le visage. Donc je ne suis pas une affreuse sorcière. Après, je ne sais pas trop si on peut me qualifier de "belle". Parce qu'après tout, la beauté est propre à chacun. Alors, on peut dire que j'ai un charme avec mes longs cheveux blonds et mes yeux verts. Mais ce sont les seuls éléments qui me font sortir de l'ordinaire, parce qu'étant de taille moyenne et assez fine, on ne me remarque pas tellement. Mon visage est pointu et mes lèvres sont fines, mais ça non plus on ne le remarque pas. Comment je le sais? Oh eh bien à l'école on m'a assez appelé "Eh la blonde" pour que je le comprenne. Bon il fallait bien avouer qu'à l'époque je faisais moins attention à mon apparence que maintenant. Par exemple, je ne m'étais jamais vraiment coiffé les cheveux avant mes 17 ans. D'accord maintenant je passe mon temps à me coiffer, mais je vous assure que c'est vrai. Je ne vais pas dire que c'est la même chose pour le maquillage, ce serait mentir. Je déteste ça. Je ne vois pas l'intérêt de se maquiller, parce qu'on essaye de cacher toutes ses imperfections. Mais le jour où quelqu'un nous vera sans maquillage, alors il verra toutes ces imperfections et en sera horrifié. Bon je crois que je me suis un peu emmêlé les pinceau, mais tout ça pour vous dire que je suis assez banale comme fille.

Je m'assis sur mon lit et admirai la cabine. Et pas n'importe quelle cabine, une cabine première classe. Qui l'eu crut, la petite Gabriel Nightingal dans un cabine de luxe. Personne et surtout pas moi. Je pris l'album photo qui était caché sous le lit. C'était la seule trace qu'il restait de mon ancienne vie. Je me mis à tourner les pages et à regarder les photos. Il y en avait peu mais c'était suffisant pour me faire replonger dans mon passé.

Je suis née un 9 juin. Fille de boulanger, je n'étais pas à plaindre. J'ai eu droit à une éducation, j'ai appris à lire, à écrire, à compter enfin tout ce qu'on apprend à l'école. Vous l'avez deviné mes parents n'étaient pas au bord de la misère. Mais ils n'étaient pas très riches. J'ai toujours eu ce dont j'avais besoin, mais jamais plus. Même si j'avais aimé avoir plus de choses, je savais tout ce qu'ils faisaient pour moi et leur en étais reconnaissante. Habitant à Londres, je voyais tellement d'orphelins et de traîne-ruisseau que j'aurais été injuste de me plaindre. Mais vous savez comment c'est la vie, on veut toujours plus que ce que l'on a. Alors, je m'amusais à faire du troque. J'avais une amie qui était fille de libraire, alors en échange de quelques friandises et de quelques objets qui m'appartenaient, elle me donnait des livres. J'étais fan de romans et adorais me plonger dans ces aventures le soir une fois que tout le monde était endormis. Ma seule erreur? Ne pas avoir demandé la permission à nos parents. Au bout d'un moment le père de mon amie commença à remarquer la disparition des livres, tout comme mes parents la disparition des friandises. Après une violente dispute mon amie dit la vérité à son père. Un soir alors que je rentrai à la maison, je vis mes parents en grande discution avec lui. Quand ils me virent, ils me lancèrent un regard triste. Le père de mon amie, Monsieur Anderson, lui, me lança un regard empli de colère. Après plusieurs heures de discussion, on décida que j'allai travailler pour monsieur Anderson le temps de rembourser les livres, car il refusa de les reprendre étant donné que je les avais un peu abîmé. C'était ça où la prison. En échange mon amie travaillerait à la boutique de mes parents. Et cela jusqu'à nos 18 ans. Pour nous punir un peu plus, ils décidèrent que nous habiterions sur notre lieu de travail. Ma seule réaction fût " Super!!! Habiter avec quelqu'un qui me déteste avait toujours été mon rêve.". Heureusement je me retins de le dire à voix haute. Et Rose, mon amie, devait penser la même chose vu le regard qu'elle me lança.

Pendant 5 ans je m'occupai de la librairie. Le début fut dur, très dur, surtout qu'étant toujours dans la lune je n'arrêtais pas de me cogner partout et de renverser des tas de livres. C'est pourquoi je commençai par être à la caisse. Et il fallait bien avouer que ça m'énervais. Les gens étaient détestables et je n'avais qu'une seule envie c'était de leur dire de se débrouiller seuls. D'ailleurs la phrase m'échappa une ou deux fois et m'avait valu un sermon d'au moins une heure, en plus d'une corvée de nettoyage. Que je fis en ronchonnant. Le seul avantage était que j'avais accès à toutes sortes de livres et que je pouvais m'en donner à coeur joie. D'ailleurs ça me permettait de conseiller les clients, enfin quand ils me le demandaient poliment parce que sinon je faisais la parfaite ignorante. Je ne me fis pas tellement d'amis pendant cette période. Je n'en avais ni le temps, ni la patience. Même si j'étais poli avec toutes les personnes de mon âge, j'avais un petit air d'indifférence qui les faisaient fuir. Et je m'éloignais de plus en plus de Rose. On continuait de se voir, de se parler, mais elle était beaucoup plus sociale que moi et se trouva un fiancé qui lui prenait tout son temps libre. De plus, plus je grandissais et plus j'étais dans la lune. Le nombre de foi où les clients ont dû hausser la voix pour attirer mon attention ne se comptait plus. Ce qui faisait enrager monsieur Anderson. Bref à 18 ans, je pus partir, à son grand plaisir. Mais je n'avais nulle part où aller. Certes j'aurais pus aller chez moi, mais mes parents voulaient que je fasse ma vie toute seule. Alors, je réussie à me faire embaucher comme femme de chambre. Mes heures de ménages à la librairie m'avais permis d'être une pro du ménage. Evidemment avec les clients j'étais tout sourire et carrément hypocrite, mais je n'avais pas le choix si je voulais garder mon emploi. Alors, je balayais, frottais, astiquais enfin je faisais tout ce qu'une femme de ménage devait faire. C'est d'ailleurs en faisant le ménage que je découvris une cachette. En effet en astiquant la cheminée, je poussai un peu trop fort le fond de celle-ci. Imaginez ma surprise lorsque je vis le mur s'ouvrir pour laisser apparaître plusieurs sac d'or. Et vu la poussière cette cachette ne devait pas être connue. Ce fut d'ailleurs ça qui me décidai de prendre l'argent. De plus et heureusement j'avais emmené un grand sac plein de vêtements que j'avais ramené de chez mes parents et je pus donc mettre quatre petits sac emplit d'or. Chaque pas qui me ramenaient chez moi furent un calvaire. J'avais peur que l'on me démasque. Je décidais de prendre mes affaires et de quitter la ville. J'allai donc voir mes parents afin de leur annoncer ma décision en prétextant que je voulais changer d'air.

J'entrai donc dans une autre ville et utilisa l'argent que j'avais pour m'acheter quelques vêtements de condition. Puis je décidai qu'il valait mieux pour moi que je m'éclipse. C'est alors que j'entendis parler d'une croisière à bord d'un bateau qui volait. Je me suis dit que c'était le meilleur moyen de me faire oublier. Avoir une chambre était horriblement cher et cela me rassura, car je ne connaissais personne d'assez riche pour se payer une telle croisière. Quant à moi le prix de la cabine ne coûtait même pas un quart d'un sac d'or.

Je fermai l'album photo, seul objet que mes parents me donnèrent à mon départ et décidai qu'il était temps que je m'endorme.