♦» Une croisière de tout repos? [PV: Gabriel]

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Une Croisière de tout Repos?

Il faisait beau et chaud. Une journée aussi peu intéressante qu'une course d'huitres pour Zayn. Le jeune homme fumait calmement sa cigarette, comme à son habitude. Si cela dérangeait les autres? Une question qu'il ne s'est jamais posé. Après tout, si cela les gênaient, ils n'avaient qu'à partir.
Enfin bref. Revenons à notre monsieur à crête. Sa clope au coin des lèvres, il avait le visage irrité. On lui avait refusé une nouvelle fois de changer d'itinéraire. Autant dire que cela ne le mettait absolument pas de bonne humeur. Il fixait le paysage à travers le hublot, laissant au passage la fumée emplie de nicotine qu'il recrachait continuellement. Il avait envie de cogner, histoire de se changer les idées. Mais, cela ne fait pas vraiment partie de ses attributions, bien qu'il s'en donnait largement le droit. Après tout, il était son propre patron.
Voulant chasser ses idées noires, le grand brun émergeait de sa chambre. Claquant sa porte avec force, il partait sur le pont. Où? Même lui semblait l'ignorer. Il se contentait de suivre son instinct, comme il l'avait toujours fait. Comme souvent, il y avait beaucoup de gens sur le pont, surtout ceux faisant partie de la Luxure. Parfois, des gens se trouvaient sur son passage. Alors Zayn ne se gênait en aucun cas pour les bousculer. C'étaient eux qui étaient sur son passage. Le brun aurait pu vraiment se changer les idées et devenir plus calme si un friqué n'avait pas répondu. En effet, venant d'être bousculé, il s'était énervé et lança un simple « Faites attention! ». Une simple remarque, non? Si seulement...
Le marine se retourna doucement, laissant voir un sourire particulièrement sadique sur le visage. Le riche frissonna. Il est vrai que ce rictus sadique accompagné de son regard si sombre était assez déroutant. Peut-être avait-il compris qu'il venait de faire une grossière erreur?

- J'ai dû mal comprendre... M'aurait-on dit quelque chose?

Il avait pris une voix faussement interrogative, bien évidemment. Mais il aimait voir les gens paniquer par le simple pouvoir des mots.

- Je... Hum... Je vous disais simplement de faire attention...

Zayn n'avait pas rêvé, c'était bien une remarque qu'on lui avait faite. Alors il s'approchait de son interlocuteur, le faisant reculer vers le bord. Le grand empoigna le col de l'autre, et le tenait au dessus du vide. Il paniquait. Et le brun laissa à nouveau un sourire narquois s'afficher sur son visage.

- Non non non! Je vous en supplie! Arrêtez! Lâchez moi!
- Tu veux que j'te lâche? Ok.

Et il lâcha son col. Fort heureusement pour le riche, il se rattrapait de justesse au bras de Zayn. Si il n'avait pas eu ce réflexe, il aurait certainement déjà entamée une longue chute. Le marine laissa un petit rire sadique lui échapper. Le visage décomposé de l'homme qui l'avait énervé était simplement hilarant. Un nombre pas croyable de personnes s'étaient attroupées, paniquées. Zayn n'aimait pas les foules. Alors, il ramena l'homme à terre, fit volte-face et repartit, laissant le friqué dans une incompréhension totale.
Reprenant sa marche, il eut envie de passer une porte. Ce qu'il fit. Il se retrouvait dans une prairie. Des gens jouaient au croquet, d'ailleurs. Bien évidemment, le jeune homme n'allait pas y jouer. Il se trouva un coin seul, et s'allongeait. Il aurait même pu s'endormir. Quand soudain...

Un jour de plus ...

Je m’étais peu à peu habituée au bateau. A l’Aluksen Enkelit. Certes je ne pouvais pas dire que je m’habituais à être au milieu de tous ces riches. Mais tant que je ne parlais pas, je passais inaperçue. Ce qui était pour le mieux étant donné que je n’étais pas particulièrement connue pour mon art oratoire. Faisons moins pompeux : ma discussion était nulle.

Je traînais donc dans les couloirs du bateau, comme à mon habitude. Mais pour changer j’avais une occupation. Eh oui, j’avais découvert la bibliothèque ! Donc je me promenais sur le navire MAIS avec un livre sous le bras. Ça changeait tout ! Je n’était plus une âme solitaire, un fantôme. Non j’étais un fantôme cultivé. Enfin si on regardait pas le titre de prêt. Évidemment Les Trois Mousquetaires faisait tout de suite moins intelligent. Mais dans ce monde de richesse, seule l’apparence compte. Même un membre de la clique mécanique, s’il avait les vêtements approprié et faisait semblant d’être à sa place, passerait pour un noble. Cela dit, je ne vais pas m’en plaindre.

Donc voilà ce que je faisais de ma tristement inintéressante journée. Je cherchais un endroit pour lire. Mes pas me conduisirent sur le pont. Tout le monde était rassemblé à un endroit et parlait avec un air outré. Après leur avoir jeté un regard mi-étonné, mi-dédaigneuse, je m’arrêta devant une porte. Vraiment, les nobles étaient choqués pour un rien. Peut-être y avait-il une tâche mal nettoyé ? Que voulait vous, vivre dans le luxe ne rendait pas plus intelligent. Enfin, si, un peu. Je m’embrouille là.

Donc au cour de cette magnifique vague de pensée, j’étais resté planté devant la porte, tel une parfaite petite sotte.Je fis ce qui étais naturel : j’ouvris la porte. Exceptionnel n’est-ce pas ? Bref je me suis donc retrouvé devant plusieurs personnes qui jouaient mollement au criquet. Après un rapide coup d’œil aux joueur, je m’assis sous l’arbre le plus proche. Alors que je me mettais à lire la première page, mon nez se fronça. Ce n’était p… Si c’était bien ça, quelqu’un fumait juste à côté de moi. Pourtant je pensais m’être assis seule. Avant de réfléchir, je me mit à dire la phrase que j’avais longuement débité à la librairie où je travaillais :

« -Excusez-moi Monsieur, mais pourriez-vous éteindre votre cigarette ? »

En même temps je me tourna vers lui. Bizarrement je me dis que j’aurais mieux fait de me taire. J’étais en face d’un parfait sadique. Mais après les apparences étaient trompeuses. De toute façon c’était trop tard, j’avais déjà parlé. Je me contenta donc de regarder avec des yeux inexpressifs le regard noir de l’homme à crête qui se trouvait à côté de moi.

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Qu'est-ce que cette journée pouvait être barbante... Zayn ne s'était énervé que deux fois aujourd'hui. Certes, il avait failli commettre un homicide. Mais il aurait pu faire pire, bien pire, comme il lui est déjà arrivé. Car oui, il l'avait déjà fait. Plusieurs fois. Enfin, bref. Le fait est que la journée était assez peu mouvementée. Trop, peut-être.
Allongé, à la limite du sommeil, l'homme à crête restait pensif. Cela faisait bientôt trois longues années qu'il cherchait à retrouver sa soeur. Trois longues années qu'il était le seul à la penser encore en vie. Mais aussi trois longues années durant lesquelles l'éventualité que cette dernière ait périe n'était pas exclue.

« Non non non! Reprends-toi! C'est pas maintenant que tu as un moyen de la rejoindre que tu vas la laisser tomber! »

Il tentait de se rassurer. Mais il est vrai aussi que les doutes commençaient à troubler sa pensée.
La main posée sur le visage, la clope éternellement vissée au coin des lèvres, il créait, peut-être volontairement - cette hypothèse ne doit pas être exclue - un petit brouillard de tabac. Le peu de représentants de la Luxure qui étaient présents étaient visiblement mécontents de cette attitude. Mais après avoir distingué la crête et la cicatrice du marine qui avait failli jeter un homme par dessus bord pour une simple remarque, c'est sans un mot qu'ils s'éloignèrent un peu. Le grand se pensait seul. Mais, une personne était restée. Elle s'était même approchée. Oui, ce n'est pas une blague, quelqu'un s'était installé sous l'arbre où Zayn s'assoupissait.
Alors oui, il était probable qu'elle n'avait pas remarqué la présence du marine. Mais les faits étaient là. Une jeune fille venait de s’asseoir au alentours du dormeur. Ce dernier jeta un rapide regard. C'était une jeune fille proche de la vingtaine probablement. De ce rapide coup d'oeil, l'endormi remarquait simplement une longue chevelure blonde, n'ayant même pas vu son visage. Et après cet effort incommensurable, le brun referma ses paupières, plongeant ainsi ses yeux bleus pâles dans le noir.
Il aurait même pu s'endormir. Quand soudain, une voix se fit entendre. Une voix féminine. La blonde? C'est possible.

- Excusez-moi Monsieur, mais pourriez-vous éteindre votre cigarette ?

Il n'allait pas dormir maintenant, finalement. Lazarus rouvrit doucement ses yeux, lançant un regard noir vers son interlocutrice. De quoi elle se mêlait, hein? Elle croyait qu'elle pouvait lui faire faire ce qu'elle voulait? Qu'il serait juste trop con et qu'il aurait gentiment éteint sa cigarette? Oui, elle le croyait peut-être. Mais c'était Zayn qu'elle avait devant elle.
Le marine se releva, presque en un bond, et se plaça face à la jeune fille. Dominant de toute sa hauteur celle qui était assise, il esquissa, comme à son habitude, un sourire terriblement narquois.

- Pardon? La p'tite blonde serait dérangée par ma cigarette?

De ses yeux bleus si froids, il plongea son regard dans ses yeux verts. Il s'accroupissait alors, la dépassant d'une tête encore. Une idée bien marrante lui vint à l'esprit. Et oui, Zayn avait envie de rire. Alors, il prit une grande inspiration et recracha toute sa fumée au visage de la blonde. L'odeur l'avait dérangé au point de réveiller Lazarus? Alors elle allait voir.
Son visage était clairement moqueur. Après tout, c'était la faute de la fille. Elle n'avait pas à lui donner un ordre. Même si seul Zayn pouvait le prendre comme un ordre.

- Je suis maladroit. Ou pas, en fait.

Enfin de l'animation!

En regardant l'homme se lever, je me dit que j'avais vraiment eu une mauvaise idée. Mais d'un autre côté, ça changeait de mon train de vie habituel. Je devrais peut-être le remercier, les animations étaient si rare ici. Bon ce n'était pas une si bonne idée que ça, mais ça pourait être amusant. Quand le sadique à crête s'accroupis en face de moi, cette pensée s'en alla tout de suite. Il était carément flippant ce type. C'était qui? Un fou?

Donc devant ses yeux bleu, toutes mes pensées se bousculèrent et finirent par laisser un grand vide en moi. Un peu comme si elles avaient beaucoup délibéré avant de se dire:" Eh on ferait mieux de partir!". Quelle aide magnifique. Autant dire que je me sentais un peu dans le pétrin. L'avantage c'est que je put facilement soutenir son regard. Je me mit même à penser que ses yeux étaient vachement beaux. Dommage qu'ils aient cette étincelle de démence. A moins que ça rajoute à son charme. Ses yeux étaient tout sauf banals.

D'accord, on a mieux à penser quand on se fait accoster par un type sadique qui ne vous veux pas du bien, mais bon il faut toujours admirer la beauté, quel qu'elle soit. Donc mon cerveau avait totalement décidé d'arrêter de fonctionner corectement lorsque je l'entendis parler:

- Pardon? La p'tite blonde serait dérangée par ma cigarette?

Quoi?! Il se prenait pour qui? La dernière des racailles? Est-ce que je lui répondait: "Eh le p'tit fou, t'as quelque chose de spécial contre moi?!". Non! Eh bien voilà, un peu de politesse ne faisait pas de mal. En tout cas sa phrase avait permit à mes neurones de rappliquer. En effet, je ne répliqua pas. Ce qui était la façon le plus intelligent. Non je fis un effort considérable pour ne rien changer à mon expression. En fait j'essayait de faire genre "Quoi? Tu me parle? Oh désolée mais je n'entend rien.

Bonne réaction n'est-ce pas? Enfin jusqu'à ce qu'il se mette à me souffler à la figure. Mon nez se plissa malgré moi. Je n'avais jamais vraiment supporté cette odeur. Avouez qu'elle est quand même désagréable. Mais le pire fut son sourire. Moqueur. En fait il se croyait tout permit juste parce que personne n'osait le défier. Il était dominant, imbue de lui même. Et cherchait à casser tout le monde. En fait, il me faisait pitié. Personne ne devait le supporter. Rien que la phrase suivante démontrait tout ce que je pensait sur lui:

- Je suis maladroit. Ou pas, en fait.

Vraiment, il cherchait juste à embêter le monde. Et j'avais envie de lui montrer qu'il ne pouvait pas faire tout ce qu'il voulait. D'accord c'était surprenant de ma part, mais en fait il venait de pimenter ma vie sur ce bateau. Il voulait jouer? D'accord! Certes il me faisait un peu peur, mais je ne réalisait pas encore ce qu'il se passait. Le pire c'est que je n'étais pas en colère contre lui. Pas encore. Je le méprisait, c'était tout.

J'entrai donc dans son jeu. Je n'avais fait aucun mouvement, il ne s'attendrait donc pas à ce que j'allais faire. Avant qu'il ne put faire un geste, je prit sa cigarette et l'écrasa contre l'arbre. Je jetais le mégot par terre et dit d'une voix ironique:

"-C'est vrai?! Il se trouve que nous sommes deux."

Je haussais les sourcils, attendant de voir sa réaction. Enfin ma vie semblait avancer. Je me disputait toujours avec Monsieur Anderson et je n'avais jamais remarqué à quel point ça me manquait. D'une certaine manière, taquiner le sadique à crête me rappelais mon ancienne vie et, j'ose le dire, me rendais un peu joyeuse.

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Enfin sa journée l'amusait. Il venait de trouver une gamine qui apparemment, ne se rendait pas totalement compte de la situation dans laquelle elle se trouvait. La regardant de haut, Zayn avait son regard plongé dans les yeux verts de la blonde. Qu'est-ce qu'elle a? C'est quoi ce regard? Pourquoi elle regardait le grand avec cet air si placide? Elle ne savait vraiment pas devant qui elle était.
Soudain, elle bougeait. Oui, elle s'était décidée à faire un geste. Et... Décrocha du rictus narquois du brun à crête sa cigarette. Avec une facilité déconcertante, d'ailleurs. Pourquoi? Comment Lazarus avait pu se faire prendre sa clope aussi facilement? Peut-être parce qu'il trouvait, au fond de ce regard émeraude si inexpressif un semblant de point commun avec sa soeur. Non, il ne la prenait pas en pitié, il ne fait pas exagérer non plus. Mais peut-être cela l'avait-il déconcentré un instant. Bref. La jeune femme, tenant la cigarette entre ses doigts, vint l'écraser contre le tronc dans son dos. Ah oui? Elle entrait dans ce jeu où, bien souvent, voire la quasi-totalité du temps, c'est Zayn qui en sortait victorieux? Libre à elle. En fait, seule sa soeur pouvait espérer tenir tête au marine. Pourquoi? Parce que jamais, au grand jamais, il n'oserait la frapper. C'est bien le contraire, en fait.

- C'est vrai?! Il se trouve que nous sommes deux.

Elle se croyait de taille face au brun. Bien. Ce n'était qu'un détail plus amusant pour lui. Il réfléchissait à ce qu'il pouvait lui faire.

« Elle ne me connait apparemment pas. Autant montrer tout de suite face à qui elle se trouve »

Malgré son grand sourire, son regard bleu, si froid, si clair et si sombre à la fois, lançait comme des éclairs. Ce que la blonde venait de faire ne lui plaisait absolument pas. Il aurait voulu mettre un terme à son existence. Mais... Non. C'était la seule personne sur ce fichu navire qui avait osé l'affronter.

- Vraiment? Ou seulement ignorante?

N'attendant même pas d'éventuelles réponses, il se releva. Tout en décrivant un petit rond en marchant, il continuait de parler.

- Je l'vois. Dans ton regard vide, là. Tu m'prends pour un fou. Un pauvre taré, non?

Il s'accroupit alors à nouveau face à elle. Il avait l'air encore plus flippant quand il parlait de folie. Se laissant comme tomber en avant, il frappa avec force le tronc, juste à coté du visage de la gamine. Il posait un genoux à terre. Il rapprocha sa tête d'elle. Il était, un peu plus haut, son front presque contre le sien. Il avait un visage presque malsain.

- Mais... La folie... Sais-tu vraiment ce que c'est?

Quelle est la meilleure façon de souffrir?

D'accord, faire ça m'avait semblé être une bonne idée sur le coup. Maintenant qu'il me regardait intensément je me demandais si je n'aurais pas mieux fait de me taire. Bah de toute façon c'était trop tard. En attendant, on était retourné au point de départ. C'est à dire à nous observer sans rien dire.

Enfin si, quelque chose changeait. Ses yeux étaient encore plus menaçant qu'avant. Yoopee! Alors il me regarda avec un rictus avant de me dire:

- Vraiment? Ou seulement ignorante?

Avant d'avoir seulement pût analyser la question, je le vis se relever. J'étais un peu soulager, le fait de le voir de plus loin me faisais moins peur. Je le regardai marcher, sans trop savoir quoi faire. Le mieux était sûrement de ne rien faire. Ou de partir en courant. Seulement maintenant que je l'avais défié, le mieux c'était de tout faire pour l'emporter. Je ne savais pas pourquoi, mais je me disais qu'il pouvait se montrer cruel avec ses victimes. Après c'était peut-être faux.

Perdue dans mes pensées, j'avais presque oublié sa présence. Oui, j'étais vraiment tête en l'air et alors? Bon tout ça pour dire que ça voix me surpris:

- Je l'vois. Dans ton regard vide, là. Tu m'prends pour un fou. Un pauvre taré, non?

Au moins il était intelligent. Il avait parfaitement raison, mais c'était entièrement de sa faute. S'il faisait un minimum d'effort pour être moins insupportable, on ne le prendrait pas pour un taré. Quant à mon regard vide, je savais que je ne montrais pas mes sentiments et que ça dérangeait pas mal de gens. Seulement, je ne vois pas pourquoi ça le dérangeait lui. Après tout ce n'était pas moi qui faisais flipper tout le monde d'un simple regard.

Alors qu'il s'accroupissait encore en face de moi, je me dis que j'aurais peut-être mieux fait de fuir pendant que j'en avais le temps. Il me faisais froid dans le dos. Mais je ne voulais pas qu'il sache qu'il avait une emprise sur moi. S'il était comme monsieur Anderson, à la moindre faiblesse il m'achèverait. Ce que je n'avais pas du tout envie. Il allait faire quelque chose. J'en étais pratiquement sûre. Et il ne faudrait pas que je réagisse. Je me tendis un maximum tout en restant concentrée sur le fait qu'il fallait que je reste impassible. C'est pourquoi que lorsqu'il frappa le tronc juste à côté de mon visage, je réussis à ne pas ciller. Seul les battements de mon cœur s'accélérèrent.

Alors qu'il mettait un genoux à terre pour être à ma hauteur, je me surpris à penser que cette position pouvait porter à confusion pour les spectateurs de la scène. Bah, après tout ce n'était pas la mort. Il baissa la tête vers moi. Nos front se touchaient presque. Je pouvais sentir son haleine emplie de tabac lorsqu'il lui dit:

- Mais... La folie... Sais-tu vraiment ce que c'est?

Non je ne savais pas. Et n'étais pas sûre de savoir. Mais alors que je cherchais une réplique cinglant, je me contentais de hausser les sourcils en le toisant du regard. Allez, vite qu'une phrase me vienne à l'esprit! Qu'est-ce que les gens répondait à ça dans les livres? Aucune idée.

Bon, il allait falloir que j'improvise. Malheureusement mes neurones étaient abonnés absent. La seule phrase qui me vint à l'esprit fut:

"-Non. Mais tu n'as qu'a m'apprendre."

Oui je sais, c'était bien une phrase masochiste, mais que voulez-vous il y a des jour avec et des jours sans. Je refermai mon livre et le défia du regard. Il pensait m'intimmider, et c'était réussit. Mais quitte à être maso, autant l'être jusqu'au bout. Je le poussais fermement pour parvenir à quitter l'arbre et la position inconfortable. Puis je me levai, lissa ma jupe et me tournai vers lui.

Allez, maintenant j'allais continuer sur ma lancée et dire une phrase tout aussi bidon que les précédente:

"-Alors, qu'est-ce que tu compte faire?"

Comme si je pouvais me défendre. Il faisait bien trente kilos de plus que moi. Et je ne brillai pas pour ma force. Mais après tout, le but c'était de montrer qu'il ne me faisait pas peur. Ou plutôt d'essayer de cacher qu'il me faisais flipper.

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