Nous nous sommes rencontrées sur un banc de bois peu agréable [ with Gabriel Nightingal ]

Luxure et cie Messages : 49 Age : 27

Grand-mère, raconte moi !

Une nouvelle journée vient de se terminer. Une nouvelle page vient de se tourner. J'ai rencontré un garçon aux cheveux blancs, un marin aux cheveux bruns comme moi. Je n'ai pas pu me reposer comme je le voulais, mais tout ce que j'ai vécu, il faut maintenant que je le raconte. Même si je suis épuisée, il faut que je commente ces heures passées. Je ne tiens pas un journal, ceci est puéril. Je ne raconte pas tout cela à ma meilleure amie, je n'en ai pas de précieuse. Je me rends simplement au lieu de culte et je parle, à ma grand-mère. Je n'ai jamais été croyante. Je n'ai jamais loué un quelconque Dieu. Mais ce lieu où je me rends chaque soir. Ce lieu reniant toute appartenance à une religion précise me permet de me recueillir auprès de mon ancêtre.

Je lui parle en tortillant une mèche de cheveux, en emmêlant celle-ci dans le ruban rouge. Je parle à voix basse, très basse. Assez fort pour qu'elle m'entende, assez faible pour que personne d'autre ne comprenne mes paroles. Même ici tout peut être utilisé pour détruire son prochain. Et mes révélations intimes ne regardent aucun protagoniste ici présent.

Je marmonne donc mes petites histoires pour que Grand-mère entende. Je lui raconte mon ressenti, mes humeurs du moment, mes projets pour demain. Je lui conte la vie de papa, son fils quelle chérie tant et qui ne passe pas souvent là voir. Elle ne me répond pas, elle ne me répondra jamais, je le sais. Nous n'avons jamais tenu une discussion orale, seulement épistolaire. Et pourtant, j'entends résonner sa voix comme si elle me murmurait à l'oreille depuis le jour de ma naissance.

Ma voix basse résonne sourdement dans mes oreilles, j'oublie le monde alentour, les personnes qui rentrent, qui sortent. Je suis en pleine conversation avec elle, avec moi-même. Elle, je me donne des conseils, résous mes problèmes. C'est un dialogue, un monologue. Je parle ainsi pendant plus d'une demi-heure. Je reste assise sur le banc de bois. Je reste assise jusqu'à ce que mes cuisses rougissent, que mes fessiers me fassent mal. La dureté du bois devient insoutenable. Je veux partir. Cela tombe bien, j'ai fini. Je dis au revoir à mon aïeule.

Je me lève en silence, observant les gens assis, les mains jointes ou sur les genoux. Les yeux ouverts ou fermés. Je me lève et m'apprête à partir. Tout à coup je sens un mouvement à mes côtés. Un froissement d'étoffe. Je me retourne vivement, surprise. Je croise le regard émeraude de Gabriel, je lâche un soupir, soulagée. Je l'ai croisée à de nombreuses reprises au salon et à la bibliothèque. Nous n'avons jamais eu l'occasion de parler. Je ne la connais pas très bien. Allons donc faire connaissance.

« Tu te recueilles au calme toi aussi ? »

Puis comme ma question était bien évidemment rhétorique, j’ajoute en m’asseyant de nouveau, prête à supporter les planches dures pour apprécier une nouvelle rencontre.

« Qui viens-tu prier par ici ? »

Question un peu banale pour commencer, tu m’excuseras.

C'est fou comment votre famille peut vous manquer.

Le soleil brille aujourd'hui. Pourtant je trouve le monde morne. Je n'ai rien envie de faire, je tourne en rond comme un poisson. Malheureusement contrairement à eux, je m'en rend compte. La raison de cette subite dépression? Je crois que ma vie d'avant me manque. Ne plus voir mes parents, ne plus rentrer chez moi, me sentir bien dans un endroit douillet. Ce n'est pas comme si l'Aluksen Enkelit était inconfortable, non au contraire je n'avais jamais loger dans un lieux aussi somptueux. Mais c'était bien là le problème. Je n'ai jamais rien vu d'aussi somptueux que ce bateau volant et, je dois bien avouer, je n'ai jamais de personnes aussi snob que sur ce même bâteau. Je ne me sentais pas à ma place ici. Ben oui, on ne peut pas dire que je suis née avec une cuillère d'argent dans la bouche (si c'est la bonne expression). D'accord je n'avais jamais eu à me plaindre, mais je ne me rappelle pas d'avoir eu une servante qui obéisse à mes ordres. C'est très bizarre de voir des gens s'affairer tout autour de vous pour faire ce que les riches considèrent comme "ingrat". Je ne crois pas avoir eu le bonheur de faire mon lit depuis que je suis arrivé.

Soupirant, je décide de sortir dans les couloirs. Je connais tout les recoins de ma chambre, alors quitte à tourner en rond autant que ce soit dans un autre bocal. L'Aluksen Enkelit est si grand que je n'ai pas eu le temps de le visiter en entier. Je m'égard donc dans une partie inconnue du bâteau. Très peu de gens se trouvent dans les couloir, ils sont dehors afin de profiter de soleil. Je fais tout de même attention à me tenir droite pour ne pas montrer mon appartenance à un milieu moins riche que le leur. Ici, tout n'est qu'apparence. Si vous vous comportez comme une personne de la noblesse, il leur sera impossible de vous démasquer. Eh oui, tout n'est qu'hypocrisie chez les riches. Mais c'est sûrement la condition pour avoir accès à un tel train de vie. Cependant, les franches colère de mes parents me manquent. Ils ne faisaient pas de manière et disaient ce qu'ils pensaient. Et quand je regarde ces familles qui n'osent pas se dire "je t'aime", ils me manquent d'autant plus. Qui l'aurait crut? Mon regard croise une porte. Dessus un écritaux disait "lieux de culte". Intriguée, je pousse la porte.

J'entre dans une pièce sombre, peu éclairé où le silence est presque pesant. Quelques personnes étaient présentes, toutes silencieuses, tête baissée, mains sur les genoux. Mon regard survole la pièce et s'arrête sur un jeune fille châtain, dans la même position que toutes les personnes ici présente. J'ai l'impression de l'avoir déjà rencontré. Ah oui! Je me suis trouvé plusieur foi en sa présence et j'ai retenu son nom: Mia Hanssen. N'ayant aucune envie de m'asseoir seule sur un des bancs inconfortable, je pris place à ses côtés. M'entendant, elle leva la tête vers moi et nos regards se croisèrent. Ne sachant pas trop quoi faire, je restais là, comme une statue. La voix de Mia me ramena à la vie:

« Tu te recueilles au calme toi aussi ? »

Que répondre? Oui. Ce n'était peut-être pas intentionnel mais c'était bien pour me recueillir que j'avais décidé de sortir de ma chambre. Avant d'avoir put ouvrir la bouche, elle me devança et me demanda:

« Qui viens-tu prier par ici ? »

J'hésite à répondre à sa question. Que dire? Que j'ai perdue mes parents, que je les ais abandonné? Pourtant il fallait bien donner une réponse. Prise par une soudaine timidité mais joues rougirent alors que je disais:

"Heu... Oui, on peut dire que je viens me recueillir. Enfin ce n'était pas mon but premier, mais je pensais à mes parents quand mes pas mon guidés ici. Je ne connaissais pas cet endroit."

Que dire de plus? Pourtant il fallait bien que je relance la conversation. Car après tout j'étais contente que Mia se mette à me parler et ce serait bête de gâcher cette occasion de rencontrer une personne à cause de mon côté réservé:

"Et toi, qui viens tu prier? Enfin si ce n'est pas indiscret."

Bon d'accord, ce n'étais pas très inventif, mais là mon cerveaux ne semblais plus marcher. Gênée je regarde la pièce et dit d'une voix basse:

" J'aime bien cette pièce, elle est calme et apaisante."

Il faut vraiment que j'arrête avec les réflexions sans intêret.

Dernière édition par Gabriel Nightingal le Sam 15 Juin - 19:46, édité 1 fois

Luxure et cie Messages : 49 Age : 27

Petit ange, tu apportes le calme..

Dans la pièce règne une ambiance pesante. Le silence s'étend entre les murs. Une atmosphère lourde. Pourtant, celle-ci est agréable. Est-ce par la présence des êtres qui nous sont chers ? Chacun au-dessus de nos têtes. Non. Les morts ne revivent pas, même pas en esprit. Ils restent sous terre sans ressortir jamais. Alors, quelle est ce silence apaisant ? Je crois qu'il vient du respect, du calme et de la bienveillance dont font preuve les personnes ici présentes. Je crois seulement. Je ne suis pas sûre. Mais je crois que nous, les Hommes, nous pouvons nous réunir avec pour point commun, nos ancêtres, nos compagnons disparus. Oui, c'est une réflexion intéressante à faire partager à mon père.

Mon père qui à cet instant devait être dans la bibliothèque, lisant un ouvrage sur la nouvelle industrie. Il me racontera ce soir, comment diriger l'entreprise avec des méthodes nouvelles. Pour le moment, je repose mon esprit et mon âme, je goutte à ce moment de tranquillité pour m'échapper du monde dans lequel nous courons chaque jour. Je profite de ces minutes pour échanger avec les morts, avec moi-même, et à ce moment précis, avec toi, ma chère Gabriel.

Ton hésitation et ta surprise me font gentiment sourire. Tes yeux verts émeraude brillent, ils respirent la vie et la joie. Je ne m'étonne pas de voir un ange dans ce lieu de recueillement. Je ne m'étonne pas d'entendre une voix timide et cristalline répondre à mes interrogations. Toi aussi tu erres dans ce bateau. Je pourrai te le faire visiter un jour. Oui, nous prendrions toutes une journée pour parcourir l'immensité de ce navire. Si nous voulons en profiter, il nous faudra bien des semaines.

Je n'ai pas le temps de réfléchir plus longtemps sur notre balade. Tu me poses une nouvelle question. Une question qui m'effraie, il est vrai. Et je te regarde avec des grands yeux, surprise. Qui je viens prier.. Je n'ai pas réellement envie d'avouer tout cela à une presque inconnue, qu'elle soit ange ou démon. Mais que puis-je dire, sachant que je venais de te demander la même chose. Alors je souris, je n'ai pas envie de me prendre la tête. Je souris parce qu'en un sens je t'accorde ma confiance. Je souris et te réponds.

« Je viens chaque jour prier pour ma défunte grand-mère. Enfin, je viens parler avec elle. »

J'esquisse un sourire moqueur. Parler avec son aïeule, cela est digne d'une personne atteinte de schizophrénie. Pourtant, tu ne m'en tiens pas rigueur et enchaînes sur une nouvelle déclaration. Mon regard croise le tiens. Mes lèvres s'étirent encore pour te retourner un sourire doux et sympathique.

« Oui tu as raison. Cela fait beaucoup de bien dans ce monde usant. »

Mon regard se tourne vers l'hôtel, une simple table en bois sans décoration ni signe de religion. Une simple table seul au milieu de ces bancs de bois.

Viens petit soleil, chasse les nuages de mon coeur. span>

Vous savez, je crois que la pire des peines qui existent dans ce monde est la solitude. On peut être entouré de gens, sous un beau couché de soleil, la solitude ne vous quitte pas. Car le seul moyen de guérir de cette maladie, c'est de se tourner vers les autres, de leur faire confiance, de les écouter, de partager nos peines et nos joies. Malheureusement ce n'est pas si simple que ça. Pour ceux qui souffre de cette solitude, le plus dur est de se tourner vers les autres. C'est un peu comme si vous étiez sur une île déserte et qu'au loin vous voyez passer des tas de bateau. Mais, eux ne vous voient pas. Alors comment sortir de cette île? Comment s'échapper de cette "prison"? Il faut réussir à attirer l'attention d'un de ces bateau pour qu'il vous remarque. Eh bien c'est pareil, pour la solitude. Il faut réussir à échanger avec une autre personne. Et que cette personne vous tende la main.
J'avais passé tout le début de la croisière comme isolée sur une île déserte et tu es comme le bateau qui vient me chercher après tant de temps. J'ai toujours regardé les gens qui m'entourait comme des étranger: avec dédain, sans me préoccuper de leur sort. Je n'ai pas chercher à me rapprocher des autres personnes qui se trouvait sur le bateau. Par timidité? Non je ne crois pas. Mais je ne me sentais pas à l'aise au milieu de tout ces priviligiés dont je fais maintenant partie. Je me croyais supérieur à eux, détestais cette façon qu'ils avaient de croire que le monde était à leur pied.

Cependant, aujourd'hui je me rend compte que tout les rangs social ne diffèrent pas tant que ça. Ceux qui viennent prier ici, dans ce lieu calme où toutes nos douleurs semblent s'envoler, ne sont pas diffèrent que ceux qui vont prier dans le lieux de culte perdu dans la campagne où ils habitent. Ce qui rapproche tout les êtres humains les uns des autres, c'est cette capacité à venir se recueillir pour rendre hommage aux personnes qui leur manquent. Car, que l'on soit riche ou pauvre, au fond on connait la même peine lors de la disparition d'être cher. Ici, dans ce lieu calme et apaisant, je me rend compte que j'ai gaché le début de cette croisière. Grâce à toi aussi, Mia, qui me fait comprendre que nous nous ressemblons un peu plus que ce que j'avais pensé. Auourd'hui, tu es en train de me sauver, de m'enlever à cette île où je déperissais.

Je trouve touchant, cette marque d'affection que tu montre à ta grand-mère. En même temps, au fur et à mesure que nous parlons, je me rend compte que j'ai oublié comment tenir une conversation. Apprend-moi, Mia. Montre moi que nous ne sommes pas si différentes toi et moi. Cet endroit apaise mes crainte, me détent. Tout comme le léger sourir qui flotte sur tes lèvres et qui m'inspire confiance. C'est bizarre mais d'habitude j'aime rompre le silence en tapotant nerveusement mon genoux. Ici, j'ai l'impression que le moindre geste briserais cette paix qui nous envahit. Nous profitons de cette paix quelques minutes, toi et moi, côte à côte. On partage ce moment sans se dire un mot, comme si on était en symbiose.

Enfin je me décide à rompre ce silence. Car j'ai envie d'apprendre à te connaître. Je me demande pourquoi tu as choisis de faire cette croisière. Mais je ne te poserais pas cette question, pas maintenant, moi-même je ne voudrais pas y répondre. Par contre je me demande d'où tu viens. Oui ça ne paraît pas important, mais ça m'intrigue. Car je n'ai jamais quitté Londre jusqu'à maintenant et que je me demande si tu pourrais me faire vivre d'autres voyages, par les mots:

"- Je peux te poser une question? C'est un peu bizarre, je te l'accorde, mais je me demande d'où tu viens."

Du coin de l'oeil, je guette la réaction de Mia. Je comprendrais que tu ne me réponde pas, mais la curiosité me pousse quand même à te poser une telle question.

» Nous ne sommes que des ombres de passage.
» Gabriel Nightingal, Première rêveuse au monde.(terminé)
» Ceux qui nous ont aidés !
» ♦» Une croisière de tout repos? [PV: Gabriel]